Pasteur assassiné!

 L’éradication de la poliomyélite est freinée dans une poignée de pays par l’opposition de dignitaires religieux. Tout a commencé au Nigeria en 2004 dans l’état de Kano. Plusieurs imans avaient en effet à l’époque participé à une campagne de diffamation aussi honteuse que dangereuse affirmant
que le vaccin contre la poliomyélite aurait été sciemment contaminé par les Américains, dans le but de stériliser les Africains. Ces rumeurs affolantes avaient eu un impact certain sur le déroulement des campagnes de vaccination et sur la protection des populations, contribuant à la résurgence de foyers de poliomyélite dans le pays et compromettant significativement la possibilité d’atteindre l’éradication de la maladie, objectif de l'OMS.

Depuis quelques années cependant, une accalmie prévaut au Nigeria où les campagnes ont pu reprendre avec une relative sérénité. Mais d’autres régions du monde ont emboîté le pas à l’état de Kano et les rumeurs ciblant le vaccin contre la poliomyélite ont continué à se propager. Ainsi au Pakistan, un scénario similaire à celui observé au Nigeria se joue actuellement. Soutenue par des imans, les allégations les plus fantaisistes circulent au sujet du vaccin : il contiendrait du porc entend-on souvent tandis que d’autres prétendent qu’il provoque la stérilité ou encore qu’il est utilisé par « l’Occident » pour affaiblir les musulmans. Ces rumeurs ne sont pas sans écho chez certains Pakistanais dont des milliers, selon l’AFP, refuseraient aujourd’hui de faire vacciner leurs enfants. Les conséquences de cette situation déplorable ne se sont pas fait attendre : l’année dernière, 198 cas de poliomyélite ont été recensés au Pakistan, soit le plus haut niveau jamais enregistré en dix ans. Surtout neuf personnes participant aux campagnes de vaccination ont été assassinées cette semaine par des tireurs à moto ce qui a conduit l'UNICEF à les suspendre.

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